Le mar­ché du com­plé­ment ali­men­taire fait face aux nou­veaux modes de consom­ma­tion depuis plu­sieurs années et à du adap­ter son offre vers le 100% végé­tal (modi­fi­ca­tion de la nature des gélules entre autre). Désor­mais c’est éga­le­ment l’industrie phar­ma­ceu­tique qui fait face à cette demande de trans­pa­rence, encore grande uti­li­sa­trice de déri­vés d’origine ani­male. Pour illus­tra­tion, c’est sur ce nou­veau cré­neau de l’éthique que la socié­té Veg­gie­pharm  se posi­tionne aujourd’hui pour offrir le choix de grandes réfé­rences de la médi­ca­tion en ver­sion végane. Ren­contre avec Kevin Bon­di­guel, phar­ma­cien et res­pon­sable de déve­lop­pe­ment de la marque VJ-Pharm.

Qui est à l’origine de la marque VJ-Pharm?

Veg­gie­pharm est née de la ren­contre entre un entre­pre­neur et un phar­ma­cien fran­çais. Ces deux pro­fes­sion­nels des médi­ca­ments ont sou­hai­té déve­lop­per une marque de médi­ca­ments et de com­plé­ments ali­men­taires sans aucun com­po­sé d’origine animale.

Développer des médicaments sans ingrédient d’origine animale a t’il été une difficulté ?

Ce n’est pas si facile, de nom­breux médi­ca­ments contiennent des sub­stances ani­males uti­li­sées pour leurs pro­prié­tés indus­trielles. Il est fré­quent de trou­ver du lac­tose, de la géla­tine, du stéa­rate de magné­sium ou d’autres ingré­dients d’origine ani­male dans les com­pri­més et les gélules. Nous nous sommes appuyés sur des alter­na­tives tout aus­si effi­caces mais  dans le res­pect de notre cahier des charges contrai­gnant qui exclut toute uti­li­sa­tion ani­male. D’une façon plus glo­bale pour le domaine phar­ma­ceu­tique, c’est sont aus­si les dif­fi­cul­tés admi­nis­tra­tives qui freinent le rem­pla­ce­ment de ces ingré­dients dans les médi­ca­ments (vali­da­tion de la for­mule par les auto­ri­tés avant la mise sur le mar­ché longue et coû­teuse pour les laboratoires).

Pourquoi avoir fait le choix du Paracétamol et de la Desloratadine pour lancer VJ-Pharm ? Quels seront les prochains médicaments disponibles?

Nous cher­chons à mettre à dis­po­si­tion des médi­ca­ments pour le plus grand nombre avec une infor­ma­tion opti­mi­sée. Le Para­cé­ta­mol et la Des­lo­ra­ta­dine traitent la fièvre, la dou­leur et l’allergie, des symp­tômes répan­dus dans la popu­la­tion. Le para­cé­ta­mol, par exemple, est dis­po­nible sous de nom­breuses formes mais elles contiennent sou­vent du stéa­rate de magné­sium d’origine bovine. Nous sou­hai­tons à tra­vers notre gamme VJ-Pharm déve­lop­per des alter­na­tives sélec­tion­nées pour offrir une visi­bi­li­té sup­plé­men­taire sur ce que nos médi­ca­ments contiennent.  Nous tra­vaillons afin de pro­po­ser pro­chai­ne­ment des para­cé­ta­mol sous forme de com­pri­mé mais aus­si des médi­ca­ments pour les brû­lures d’estomac et les jambes lourdes.

D’après-vous, comment l’industrie pharmaceutique réagit-elle à cette nouvelle demande globale pour des produits sans ingrédients d’origine animale ?

Il y a dans notre socié­té de plus en plus d’exigences de trans­pa­rence vis-à-vis des indus­triels et des pro­duits qu’ils mettent sur le mar­ché. L’industrie phar­ma­ceu­tique est net­te­ment en retard par rap­port à l’industrie agroa­li­men­taire qui adapte ses pra­tiques aux nou­velles exi­gences des consom­ma­teurs. La volon­té de dis­po­ser de spé­cia­li­tés sans uti­li­sa­tion ani­male est légi­time dès lors qu’il existe des alter­na­tives tout aus­si efficaces.

Le développement de ces médicaments ont-il nécessité de faire des tests sur les animaux, fréquents dans ce domaine ?

Non. Les médi­ca­ments que nous met­tons sur le mar­ché ne sont pas des spé­cia­li­tés avec des sub­stances inno­vantes. Ils ont béné­fi­cié de l’expérience acquise lors des études toxi­co­lo­giques et cli­niques conduites depuis les pre­miers déve­lop­pe­ments de ces sub­stances. Le para­cé­ta­mol est par exemple com­mer­cia­li­sé à tra­vers le monde depuis les années 1950, les don­nées biblio­gra­phiques  dis­po­nibles ont alors été suf­fi­santes pour obte­nir une auto­ri­sa­tion de mise sur le mar­ché déli­vrée par l’ANSM.

Nos médi­ca­ments sont donc véganes et cruel­ty-free, et pour le prou­ver nous avons obte­nu la cer­ti­fi­ca­tion EVE VEGAN (Exper­tise Végane Europe) pour notre Para­cé­ta­mol et Des­lo­ra­tine. Cet orga­nisme fran­çais recon­nu pour son sérieux est venu véri­fier sur le ter­rain les condi­tions de fabri­ca­tion de nos produits. 

Comment obtenir les alternatives Veggiepharm avec son médecin ou chez son pharmacien ?

Nous com­mer­cia­li­se­rons la Des­lo­ra­ta­dine VJ-Pharm à par­tir de jan­vier 2020. Le Para­cé­ta­mol et les com­plé­ments ali­men­taires des­ti­nés à la gros­sesse, à la méno­pause et au quo­ti­dien des végé­ta­liens devraient suivre au deuxième tri­mestre. Nous met­trons tout en œuvre pour que nos médi­ca­ments et com­plé­ments ali­men­taires soient dis­po­nibles dans le plus grand nombre de phar­ma­cies. Si votre phar­ma­cie ne dis­pose pas dans son stock des spé­cia­li­tés de notre gamme VJ-Pharm, il vous suf­fi­ra de les deman­der et votre phar­ma­cien se char­ge­ra de se faire livrer rapi­de­ment via ses gros­sistes- répar­ti­teurs ou cen­trales d’achat.

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