Inter­view avec Kévin Bon­di­guel, phar­ma­cien et cofon­da­teur de Veggiepharm.

Com­ment est née l’idée de créer Veggiepharm ?
Notre prise de conscience a eu lieu en lisant un article évo­quant l’utilisation ani­male dans les médi­ca­ments. Cette uti­li­sa­tion de sub­stances ani­males, bien qu’évitable, était et est tou­jours la règle. Il nous a paru inté­res­sant de pro­po­ser aux patient·e·s éclairé·e·s des médi­ca­ments qui excluent ces sub­stances, afin de pro­po­ser des alter­na­tives en accord avec les aspi­ra­tions de beau­coup d’entre nous.

QUELS MÉDICAMENTS COMMERCIALISEZ-VOUS ACTUELLEMENT ?
Nous com­mer­cia­li­sons du para­cé­ta­mol, de la des­lo­ra­ta­dine, et des com­plé­ments ali­men­taires fabri­qués en France, conçus pour les besoins nutri­tion­nels liés à la gros­sesse, la méno­pause, ou pour les besoins quo­ti­diens de celles et ceux qui suivent un régime végé­ta­lien ou sans viande.

Com­ment sont-ils fabriqués ?
Nos com­plé­ments ali­men­taires sont fabri­qués en France dans un éta­blis­se­ment spé­cia­li­sé cer­ti­fié ISO, et nos médi­ca­ments en Espagne et Grèce chez des fabri­cants recon­nus dans l’industrie phar­ma­ceu­tique. Nous espé­rons pro­chai­ne­ment signer un par­te­na­riat avec un fabri­cant fran­çais pour com­mer­cia­li­ser de nou­veaux médicaments.

 
Médicament 1

Y a‑t-il une dif­fé­rence entre vos médi­ca­ments et ceux d’autres marques ?
Non aucune, ce sont les sub­stances actives qui confèrent les pro­prié­tés phar­ma­ceu­tiques aux médicaments.
Dès lors que deux médi­ca­ments se pré­sentent sous la même forme phar­ma­ceu­tique et avec la même quan­ti­té de sub­stance active, ils pos­sèdent alors des pro­prié­tés simi­laires. Nos médi­ca­ments ne sont ni meilleurs ni moins bons que les autres, et il convient de les uti­li­ser selon les recommandations.

Déve­lop­pez-vous d’autres médicaments ?
La voca­tion de Veg­gie­pharm est de per­mettre de dis­po­ser d’alternatives qui n’utilisent pas les ani­maux ni dans les phases de déve­lop­pe­ment ni dans la com­po­si­tion. Nous avons uni­que­ment recours à des sub­stances bien connues. Veg­gie­pharm reste une petite socié­té et nous ne dis­po­sons pas à ce jour des moyens et des com­pé­tences pour déve­lop­per des médi­ca­ments inno­vants qui néces­sitent des res­sources considérables.

Quels types d’ex­pé­riences ani­males sont évi­tées grâce à vos médicaments ?
Nos médi­ca­ments n’utilisent que des sub­stances dont le pro­fil de sécu­ri­té est connu. Les don­nées sur leur uti­li­sa­tion chez l’humain suf­fisent pour pré­sa­ger de la sécu­ri­té du médi­ca­ment, ain­si nous ne réa­li­sons aucune expé­ri­men­ta­tion sur l’animal.

Com­ment a évo­luÉ la demande depuis votre création ?
Nous pen­sons être les seul·e·s à déve­lop­per une gamme de médi­ca­ments et com­plé­ments 100% végane. Les autres entre­prises pro­posent des médi­ca­ments végane, mais aucune ne met en valeur l’exclusion de sub­stance ani­male, cette ques­tion ne semble pas inté­res­ser le reste de l’industrie phar­ma­ceu­tique jusqu’alors.

D’autres pro­jets de ce type existent-ils ailleurs ?
Nous pen­sons être les seul·e·s à déve­lop­per une gamme de médi­ca­ments et com­plé­ments 100% végane. Les autres entre­prises pro­posent des médi­ca­ments végane, mais aucune ne met en valeur l’exclusion de sub­stance ani­male, cette ques­tion ne semble pas inté­res­ser le reste de l’industrie phar­ma­ceu­tique jusqu’alors.

Espé­rez-vous que Veg­gie­pharm ins­pire l’in­dus­trie pharmaceutique ?
Veg­gie­pharm s’inscrit dans une démarche qui est en adé­qua­tion avec les reven­di­ca­tions d’une grande par­tie de la popu­la­tion. L’industrie phar­ma­ceu­tique est, elle, en retard dans la prise en compte de ces pro­blé­ma­tiques, et il est tout à fait pos­sible que d’autres s’inspirent de Veg­gie­pharm, ou reven­diquent les valeurs que nous met­tons en avant.

Pen­sez-vous que l’on pour­ra se pas­ser tota­le­ment d’ex­pé­ri­men­ta­tion animale ?
L’évolution de la science est conti­nue, on voit émer­ger de nou­velles tech­no­lo­gies et tech­niques qui per­mettent de plus en plus de se pas­ser de l’expérimentation ani­male. Si l’arrêt des tests de détec­tion des pyro­gènes sur les lapins était illu­soire dans le pas­sé, c’est aujourd’hui une réa­li­té qui n’a pas des­ser­vi la pro­tec­tion des humain·e·s, mais a per­mis d’éviter des souf­frances. Dès lors que d’autres modèles per­mettent de démon­trer une pré­dic­ti­bi­li­té suf­fi­sante de la sécu­ri­té des médi­ca­ments chez l’humain·e, il est tout à fait pos­sible d’espérer qu’un jour l’expérimentation ani­male ne soit plus nécessaire.

Peut-on com­man­der vos pro­duits depuis la Suisse ?
Cer­taines phar­ma­cies fran­çaises vendent notre gamme en ligne et pro­posent des livrai­sons dans cer­tains pays, dont la Suisse.

 
Décou­vrir l’ar­ticle paru dans le mag de la LSCV